Il ne fait aucun doute que l’épidémie de COVID-19 a radicalement changé nos vies. Différents aspects de notre quotidien ont été profondément bouleversés par les confinements successifs et diverses restrictions sanitaires.
De manière générale, c’est toute l’économie qui a été impactée mais il y a un secteur qui semble avoir tiré son épingle du jeu : le marché du vélo.
Dans cet article, nous allons nous pencher sur l’impact du COVID-19 sur le marché du vélo pour 2021 et 2022.
Mobilité, les français ont changé leurs habitudes de déplacement
Avant l’arrivée de l’épidémie de coronavirus, la plupart des travailleurs prenaient leur voiture ou empruntaient les transports en commun pour réaliser leurs trajets domicile-travail. Les modes de déplacement plus écologiques comme le vélo avaient du mal à séduire les citadins.
Une personne en télétravail avec son vélo
Avec la mise en place du premier confinement, la majorité des salariés se sont retrouvés en télé-travail leur évitant ainsi de prendre leur voiture. Et ceux pour qui se rendre au travail était incontournable, se sont retrouvés privés de transport en commun. Ils ont alors été nombreux à s’être tournés vers un moyen de locomotion plus vert et surtout plus économique, le vélo. Temps de trajet plus court ou encore activité physique, beaucoup d’adeptes de la voiture ou du métro se sont alors rendu compte que le vélo avait de nombreux avantages. Cela a été une véritable prise de conscience pour certains surtout lorsque l’on sait qu’à Paris par exemple, 45 % des trajets domicile-travail font moins de 5 km.
Loin d’être un phénomène éphémère, les trajets domicile-travail à vélo semblent perdurer et cela impact bien plus que le porte-monnaie des français.
La demande en vélos a explosé dès la sortie du premier confinement
Là où certains secteurs ont souffert, celui du vélo s’est développé et c’était sans compter sur le coup de pouce du gouvernement. Pour inciter les gens à enfourcher leur vélo, le gouvernement a créé un fonds de 350 millions d’euros sur sept ans pour cofinancer des infrastructures (pistes cyclables, voies vertes, …).
Autre mesure très attendue pour inciter les Français à aller au travail à bicyclette, la création d’une indemnité vélo prise en charge par l’entreprise, sur le modèle de l’indemnité transports en commun.
Autant d’annonces qui ont poussé les français à sortir leur vélo de la cave et pour ceux qui n’en possédaient pas, c’était le moment d’en acquérir un.
Selon des chiffres de l’Union Sport et Cycle (syndicat professionnel des entreprises de la filière du sport, des loisirs et du cycle), entre le 12 mai et le 12 juin, les ventes de vélos neufs en France ont progressé de 117 %. Des chiffres qui confirment l’essor fulgurant de ce mode de transport, après une augmentation de 134 % des ventes sur la première semaine du déconfinement.
Un tel engouement qui a rapidement entraîné un sentiment de frustration tant chez les clients que chez les vendeurs de vélo. La demande fût telle, que les usines – qui tournaient au ralenti elles aussi quand elles n’étaient pas à l’arrêt – n’ont pu répondre à la demande croissante de vélos. Résultats, trouver un vélo disponible dans les magasins spécialisés était devenu le parcours du combattant. Sur certains modèles, les délais de réapprovisionnement pouvaient aller jusqu’à 6 mois dans le meilleur des cas. Certains magasins étaient même dans l’impossibilité de donner une date de livraison pour leurs vélos.
Les réparateurs de vélos se sont rapidement retrouvés débordés
Parmi les autres mesures mises en place pour favoriser l’utilisation du vélo, on peut citer le “coup de pouce vélo”. Ce dispositif a été lancé le 11 mai 2020 et s’est terminé le 31 mars 2021. Les personnes souhaitant faire réparer leur vélo pouvaient bénéficier de 50€ ht de réduction sur leur facture de réparation. Deux autres volets composaient ce dispositif : “remise en selle” pour accompagner les personnes désireuses de refaire du vélo (cours théoriques et pratiques) et un volet dédié aux collectivités pour la création d’espaces de stationnement provisoires.
Un réparateur vélo dans son atelier
Il n’a donc pas fallu longtemps pour que les réparateurs de vélo se retrouvent noyés sous les demandes. Un engouement qui a toutefois révélé le manque abyssal de réparateurs. Le 14 mai 2020, Elisabeth Borne, ministre du Travail et de l’Emploi, annonce la création de l’Académie des métiers du vélo. Le but étant de former des techniciens-réparateurs dans les meilleurs délais afin de répondre à la demande croissante.
Le secteur du vélo recrute à tour de bras !
Malgré le retour progressif à la normale, les français n’ont pas pour autant lâché leur vélo. Il va s’en dire que cela offre de belles perspectives pour le marché du vélo pour 2022 et les années qui suivent. Il n’y a donc rien de surprenant à voir que le secteur du cycle recrute. Que ce soit en tant que vendeur spécialisé ou réparateur, les offres d’emploi pleuvent. Mais tout le monde ne peut s’improviser technicien-réparateur.
Beaucoup de passionnés de vélo se sont cassé les dents en passant pouvoir gérer un business dans le vélo en se reposant uniquement sur leur passion. Il ne suffit pas de suivre le Tour de France chaque année ou de monter le Mont Ventoux une fois, c’est un domaine technique qui nécessite des connaissances particulières. La formation reste donc primordiale pour tous ceux qui souhaitent se reconvertir dans le secteur du vélo.
De nombreux débouchés pour les passionnés du vélo
Le marché du vélo offre de nombreux débouchés. Parmis les plus recherchés :
- Formateur d’opérateurs cycle
- Animateurs d’atelier vélo pour aider les particuliers à réparer eux-même leur vélo
- Mécaniciens vélo, opérateurs de cycles
- Educateur vélo en école
- Coach vélo en entreprise
- Expert en mobilité vélo auprès des mairies et collectivités locales
- Conseiller en emplacements vélo (en entreprises, en copropriétés…)
- Loueur de vélos
- Mécaniciens sur les vélos de compétition
Si vous envisagez de changer de carrière ou que vous êtes à la recherche d’un emploi, le secteur du vélo est en plein essor. Il vous faudra certainement passer par une formation mais c’est un marché qui recrute et qui a indéniablement de beaux jours devant lui.